Les « citalivres »

Citalivre de février :

« On passe sa vie coincé dans le labyrinthe à essayer d’en sortir, en se régalant à l’avance de cette perspective. 
Et rêver à l’avenir permet de continuer, sauf qu’on ne passe jamais à la réalisation. On se sert de l’avenir pour échapper au présent »
Alaska dans Qui es-tu Alaska ? de John Green

Citalivres de mars :

« Dans la vie, il y a un truc gênant, un truc contre lequel on ne peut rien : il est impossible d’arrêter de penser.
Quand j’étais petite je m’entraînais tous les soirs, allongée dans mon lit, j’essayais de faire le vide absolu, je chassais les idées les unes après les autres, avant même qu’elle deviennent des mots. Je les exterminais à la racine, les annulais à la source, mais toujours je me heurtais au même problème : penser à arrêter de penser, c’est encore penser. Et contre ça… On ne peut rien. »

Lou dans No et moi de Delphine de Vigan

« Je m’aperçus que je ne ressentais aucune joie ni excitation à l’idée de tuer : rien que l’ennui d’un lecteur passionné interrompu dans sa lecture par une corvée ménagère »

Le journal d’une hirondelle de Amélie Nothomb

Citalivre du mois d’avril :

« J’ai pensé à toutes les choses que les gens se disent, et au fait que tous les gens vont mourir que ce soit dans une milliseconde, dans des jours ou dans des mois, ou même dans soixante-seize ans et demi quand on vient de naître. Tout ce qui naît doit mourir, ce qui veut dire que nos vies sont comme des grattes-ciel [cf attentat du 11 septembre]. La fumée monte plus ou moins vite, mais ils sont tous en feu et nous sommes tous pris au piège.”

Extrêmement fort et incroyablement près de J. S. Foer

Citalivres du mois de mai :

« Bonjour, dit le petit prince.
– Bonjour »dit le marchand.
C’était un marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif. On en avale une par semaine et l’on n’éprouve plus le besoin de boire.
« Pourquoi vends-tu ça ? dit le petit prince ?
– C’est une grosse économie de temps, dit le marchand. Les experts ont fait des calculs. On épargne cinquante-trois minutes par semaine.
Et que fait-on de cinquante-trois minute ?
– On en fait ce que l’on veut… »
« Moi, dit le petit prince,si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais doucement vers une fontaine… »

Le Petit Prince de St Exupéry

« Les légendes sont bien pratiques, n’est-ce pas ?
Nous pouvons y loger tout ce que nous préférons ne pas croire réel. ”

Les Eveilleurs, tome 1 de Pauline Alphen

Citalivre du mois de Juin :

« Le Vrai Lecteur écrit le livre en le lisant.

Le Vrai Lecteur est à la fois l’auteur,
les personnages et l’histoire.
Le Vrai Lecteur est le livre.

La guilde se trompe.
Le Vrai Lecteur n’est pas celui qui comprend
ce que l’auteur a voulu dire.
Le Vrai Lecteur est celui qui, en lisant, réinvente le livre.
Et s’il lit autre chose que ce qu’à écrit l’auteur,
alors celui-ci a gagné son pari, il a fait son travail.

Le Vrai Lecteur court tous les risques.
Celui de savoir ce que les personnages ne savent pas.
Celui de ne pas savoir ce que savent les personnages.
Celui de comprendre autre chose que ce que voulait l’auteur.
Le Vrai Lecteur s’en fiche, il voyage…

Carnet de Sierra, extraits,
In Archives apocryphes
de la Guilde des Nomades de l’écriture”

Les Eveilleurs, tome 1 de Pauline Alphen.

« Voir Hermione faire semblant d’avoir enfreint le règlement pour leur sauver la mise, c’était comme si Rogue s’était mis à leur distribuer des bonbons. »

Harry Potter, tome 1 de J.K. Rowling

Citalivres du mois d’août :

« Mme Michel, elle a l’élégance du hérisson : à l’extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j’ai l’intuition qu’à l’intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussements indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes. »

L’élégance du hérisson de Muriel Barbery

Citalivres du mois de septembre :

« Je suis resté un bon moment avec lui en laissant passer le temps, celui qui va lentement et qui n’est pas français. Monsieur Hamil m’avait souvent dit que le temps vient lentement du désert avec ses caravanes de chameaux et qu’il n’était pas pressé car il transportait l’éternité.
Mais c’est toujours plus jolie quand on le raconte que lorsqu’on le regarde sur le visage d’une vieille personne qui se fait voler chaque jour un peu plus et si vous voulez mon avis, le temps, c’est du côté des voleurs qu’il faut le chercher »

La vie devant soi de Romain Gary (Emile Ajar)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s