
- Poche: 888 pages
- Editeur : Pocket (10 février 2011)
- Collection : Policier / thriller
- Prix : 9.10 €
Présentation de l’éditeur :
10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d’Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du tueur, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu’à un dénouement captivant. A l’instar d’un Hannibal Lecter, Thomas Bishop est l’une des plus grandes figures du mal enfantées par la littérature contemporaine, un héros » terrifiant pour lequel on ne peut s’empêcher d’éprouver, malgré tout, une vive empathie. Au-delà du mal, épopée brutale et dantesque, romantique et violente, à l’intrigue fascinante, constitue un récit sans égal sur la façon dont on fabrique un monstre et sur les noirceurs de l’âme humaine. D’un réalisme cru, presque documentaire, cet ouvrage, hanté par la figure de Caryl Chessman, n’est pas sans évoquer Le Chant du bourreau de Norman Mailer et De sang-froid de Truman Capote. Un roman dérangeant, raffiné et intense.
Mon avis :
Attention ! Nous sommes en présence d’un bijou et d’un roman novateur à propos des serials killers. Au-delà du mal, bien que publié seulement en 2009 en France est un thriller datant de la fin des années soixante-dix et a révolutionné le genre.
Dès le début, on se sent embarqué dans une grande aventure de 900 pages qui ira toujours cherché plus au fond des choses, plus « au-delà du mal ». On ne maîtrise rien, on le vit et on se laisse manier à la baguette par cet auteur de grand talent.
Thomas Bishop, battu et malmené par sa mère depuis sa naissance va finir par la tuer à ses dix ans. Envoyé dans un HP, il y restera jusqu’à une évasion brillamment réussie. Il va alors devenir la bête noire de la Californie et même de tous les USA en laissant sur son passage sang et peur.
Nous nous retrouvons alors directement plongés dans la tête d’un serial killer, une expérience à la fois magique, horrible mais aussi inoubliable. L’âme la plus noire de l’humanité est devant nos yeux, nous explique son mode de pensées et nous fascine. Car même si Bishop est un tueur sanguinaire, on ne peut s’empêcher d’éprouver un grand attachement pour lui. Car avant d’être coupable, il a été victime des sauvageries horribles de sa mère.
L’auteur ne s’arrête pas là. La répercussion des meurtres va être analyser du côté des médias se servant de la vulnérabilité des gens pour vendre plus de magazines et donc gagner de l’argent, du côté d’un politicien se servant de l’affaire pour se faire une réputation et bien sûr du côté des policiers et shérifs qui s’occupent de l’enquête. Tout ce petit monde est bien noir, dominé par l’argent, la corruption, la manipulation. Stevens nous fait découvrir le sombre visage des années soixante-dix. L’analyse est poussée jusqu’au bout et on ne peut lâcher le roman tellement il est prenant. Rajoutez par dessus un de réflexion sur la peine de mort et sur l’irresponsabilité pénale et vous obtenez un récit extrêmement complet et d’une grande qualité.
Le style est particulièrement fin sans en avoir l’air aux premiers abords. Il est aussi terriblement efficace et fait de ce pavé un « page turner ». Un final explosif conclue ce chef d’oeuvre en beauté. La boucle est bouclée, et le lecteur est comblé !
A découvrir absolument (âmes sensibles s’abstenir), une perle rare parmi les thrillers. Un coup de coeur !
Note :









Toujours pas convaincu ? L’avis d’Elinor est ici est ici et celui de Shanaa là.